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Le grand départ!

Dernière mise à jour : 25 juil. 2021


Le trajet a duré 24 h. 24 heures. Avant de partir de chez moi, je savais déjà que le voyage serait long, mais je n’avais pas pleinement pris conscience que ça prendrait 24 heures!! Heureusement, chaque seconde en a valu la peine, car mon échange a été incroyable.


DÉPART

Nous sommes arrivés à l’aéroport de Montréal à 18 h et avons rejoint le groupe d’environ 25 jeunes Québécois qui allaient aussi faire des échanges dans différentes villes d’Espagne. Tout le monde voulait parler à nos deux accompagnateurs pour recevoir leurs consignes.

Leurs fameuses consignes, je les ai oubliées à la seconde où ils ont arrêté de parler.

Heureusement, mes parents étaient encore là pour s’occuper de moi. Quelques minutes plus tard, c’était le temps des adieux. En voyant tout le monde pleurer, les larmes me sont montées aux yeux. Les accompagnateurs (qui voulaient des aurevoirs rapides) nous ont rassemblés et nous sommes partis.


Nous avons attendu 4 heures à l’aéroport de Montréal, car notre premier avion a été retardé. J’étais impatiente d’y entrer, mais si j’avais su comment se passerait mon vol, je ne l’aurais pas été.


VOL MONTRÉAL — PARIS

Premièrement, j’avais beaucoup trop de choses avec moi pour l’espace que j’avais.

Entre mon sac rempli à bloc, mes vestes, la couverture et l’oreiller prêtés dans l’avion, c’était absolument impossible d’être confortable. Et chaque fois que je faisais un mouvement brusque pour me replacer, la lumière fulgurante de la petite télé (que j’avais été si heureuse de voir en face de mon banc) s’éclairait et m’aveuglait.


L’autre facteur qui a ruiné mon vol est le souper qu’ils ont donné dans l’avion. J’avais déjà eu un gros souper chez moi et j’ai eu la mauvaise idée de prendre le souper qu’ils offraient. Mon estomac ne l’a pas pris. J’étais donc dans un avion pour un vol de six heures, j’avais chaud, j’avais mal au dos, mon ventre était douloureux et j’avais de la difficulté à dormir, car j’étais inconfortable et la lumière de la télé me dérangeait. Au final, j’ai dormi 3 heures. Bref, pas la joie.


Ce que j’ai appris durant le vol Montréal-Paris, c’est que:


1- C'est important de s’ajuster à l’heure du pays d’accueil à l’instant où l’on rentre dans l’avion. Si c’est une heure où tu dormirais habituellement, même si dans ton corps, il est 3 h de l’après-midi, dors! Si j’avais écouté mon propre conseil, j’aurais réalisé qu’à 4 h du matin (heure de Paris et Salamanque), ce n’est vraiment pas le moment de souper.

2- Le petit sac de voyage ne sert qu’à apporter le strict minimum. J’avais peur de m’ennuyer durant ce long voyage, donc je me suis apporté beaucoup trop de trucs que je n’ai pas utilisé. Je pense vraiment que l’idéal serait d’avoir dans son sac :

  • ce qui est très à risque d’être brisé dans son gros sac

  • des vêtements de rechange et une trousse d’hygiène de base

  • toute la paperasse à un endroit très accessible (passeports et billets)

  • une gourde d’eau et des collations (si vous ne voulez pas en acheter à l’aéroport)

  • des (petits) écouteurs et un minimum de chargeurs

  • un bandeau qui cache les yeux pour aider à dormir dans l’avion !!

  • une veste (qui peut être attachée autour de la taille)

Si vous avez peur de vous ennuyer, n’oubliez pas que vous serez en compagnie de plusieurs autres adolescents très intéressants et que si vous voulez être seuls, vous pouvez toujours écouter un film ou de la musique sur votre téléphone.


ATTENTE À PARIS

Quand on est arrivés à l’aéroport de Paris, il était 4 h du matin dans nos corps fatigués et douloureux et 10 h du matin pour les Parisiens. Je n’ai pas mangé le déjeuner qu’ils ont offert dans l’avion, car je n’avais pas faim (voir plus haut). Durant ces quatre heures d’attente, j’en ai profité pour me changer, me brosser les dents et apprendre à mieux connaître les autres Québécoises qui allaient en Espagne.


Quand on y pense, pour la majorité des élèves du secondaire, la dernière fois où nous avons dû travailler de manière importante pour nous faire des amis, c’était en secondaire 1. De mon côté, je ne me rappelle pas du tout de comment j’agissais en secondaire 1. J’étais donc un peu nerveuse, car je n’avais aucune idée de mes capacités d’intégration. Si c’est le même cas pour vous, je vous conseille d’essayer de créer des liens avec ceux avec qui vous voyagez, car 1) ça permet d’apprendre à se connaître et 2) ça mène à des conversations très réconfortantes quand on réalise que ces personnes-là vivent les mêmes doutes et émotions que soi.


VOL PARIS — MADRID

Ensuite, nous sommes embarqués dans un autre avion pour notre vol jusqu’à Madrid. Durant ces deux heures de vol, je m’étais jurée de ne pas dormir, mais j’en ai été incapable. À partir du moment où je me suis réveillée, j’ai été prise d’une nausée insupportable. Malgré l’alerte dans l’avion qui nous ordonnait de rester assis pour les dernières minutes de la descente, j’ai failli me précipiter aux toilettes plusieurs fois. Quelqu'un m’a donné un sac plastique et au final, c’est un de mes souhaits les plus chers (ne jamais vomir dans un sac transparent) qui a fait que j’ai réussi à survivre au plus gros haut-le-cœur de mon existence. Après, j’allais un peu mieux.


BUS MADRID — VALLADOLID

Il nous restait maintenant deux heures et demi de bus à faire avant de rencontrer nos familles. Notre excitation et notre nervosité étaient palpables. On ne parlait que de ça! L’avantage de ce bus a aussi été que, pour la première fois, on a pu observer l’Espagne. Quand on est arrivés à Valladolid, il faisait noir. Il était rendu 21 h, là-bas.


RENCONTRE AVEC LA FAMILLE

Malgré ce que je redoutais, j’ai été à l’aise avec la famille tout de suite.


Non! Tu me niaises?!!! La nausée a repris dans l’auto!! Pas maintenant, pas avec eux, je viens de les rencontrer… Ils m’avaient préparé un sandwich et des collations, mais j’étais incapable d’avaler. J’avais la sensation que mon estomac allait imploser, ce qui ne fait aucun sens car depuis mon souper désastreux, je n’avais rien mangé. Je me suis mise à culpabiliser d’avoir mal géré mon alimentation. Je ne savais pas non plus si, en me forçant à manger, j’aidais ou aggravais mon cas. À un moment, c’est devenu insoutenable et j’ai demandé si on pouvait prendre une pause.


En sortant dehors, je me suis mise à pleurer.

Tout ce qui m’était arrivé depuis les 23 dernières heures était devenu trop. Sa mère a été adorable. Elle m’a vraiment réconfortée et ça a créé un lien de confiance entre elle et moi. En plus, j’allais mieux quand je pleurais. Ça libérait la tension que je ressentais à l’intérieur et je sentais moins mon mal de cœur.


Ma correspondante et moi sommes allées marcher sur la route du village où nous nous étions garés. L’air frais a beaucoup aidé. En revenant vers la voiture, par contre, mon inconfort est revenu. Nous sommes retournées marcher.


C’est devenu clair très vite que tout s’empirait.


J’ai dû m’asseoir sur le bord de la route, accotée à une muraille de brique. J’avais de la difficulté à articuler des sons et je ne pouvais pas arrêter de pleurer. On a fait des recherches sur son téléphone et ça nous a aidé à trouver une position où je me sentais mieux. Grâce à ses parents qui nous ont rejoint en voiture, je me suis couchée là, sur une couverture, avec les pieds bien ancrés au sol et les genoux relevés. Sa mère est venue s’asseoir à côté de moi et pendant qu’elle me tenait la main, je me suis remise à pleurer. Quelques minutes plus tard, deux femmes se sont approchées. L’une d’elles, une infirmière, s’est accroupie à son tour et m’a rassurée comme ma nouvelle mère espagnole. À un moment, je me suis sentie assez bien pour m’asseoir, puis me lever. Ils ont descendu le banc passager au plus bas pour que je m’y étende pour dormir. En arrivant à Salamanque, j’allais bien.


Ils ont été parfaits.


Je tiens maintenant à vous rappeler qu’après toutes ces péripéties, j’avais de l’école le lendemain. Urgh.


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